Quand Saïed enfonce Bhiri...sans le nommer
Kais Saïed, président de la République a déclaré, ce jeudi 6 janvier 2022, à l'occasion d’un Conseil des ministres, que "celui qui entame une grève de la faim a bénéficié de tous les soins et des garanties pour préserver sa santé", en allusion au vice-président d'Ennhdha, Noureddine Bhiri, a assigné à résidence surveillée et dont il s'est refusé de citer le nom.
Il a ajouté : "libre à luid’entamer une grève de la faim mais tout a été fourni pour qu’il ne souffre d’aucune manque". Toujours à propos de Bhiri, le chef de l'État a jugé utile de rappeler : "il a bénéficié d’un non-lieu en 1987, il a signé, (au nom de son mouvement) le Pacte national au mois de novembre 1988 et qu’il n’a jamais été poursuivi depuis". Une façon manifeste de la part de Saïed de lui dénier tout passé militant.
Et de poursuivre : "je ne m'étendrai pas sur les dépassements de son entourage et de ceux qui veulent, aujourd'hui, faire de lui une victime. Il n’est pas meilleur que ceux qui ont entamé des grèves sauvages de la faim et qui en ont payé le prix fort, jusqu'à la mort parfois, lorsqu'il était ministre de la Justice".
Par ailleurs, le chef de l’Etat a déploré les déclarations de certains magistrats au sujet d’un coup d’Etat. Il n’y a pas un Etat de magistrats mais des magistrats de l’Etat. "Certains d’entre eux ont oublié le droit de réserve et leur obligation à appliquer la loi… Il faut poursuivre ceux qui ont commis des crimes contre le peuple tunisien dans les domaines déc l'environnement, de la sanité, déc l’éducation et dans tous les autres", a-t-il relevé, avant de dénoncer "ceux qui veulent détruire l’Etat de l’Intérieur et qui croient qu’ils sont l’Etat…".